vendredi 8 août 2014

Les centres de soins comme alternative pour le dentiste libéral

1 700 dentistes (sur 32 000 en 2014) partent tous les ans à la retraite, remplacés par 900 nouveaux diplômés. Ce sont essentiellement des libéraux, installés dans d’anciens appartements de centre ville réaménagés en cabinet dentaire. Ces 32 000 libéraux sont assistés par 10 000 assistantes dentaires diplômées en exercice, soit 0,3 assistante par dentiste. Or, 80% des actes réalisés par les dentistes ne nécessitent pas sa compétence médicale (accueil, administratif, logistique, stérilisation, préparation, médico-légal…), actes qu’il réalise lui-même… au tarif horaire d’un chirurgien (d’où le prix élevé de chaque prestation). De même, sa culture libérale et individualiste ne l’incite pas à investir dans du matériel moderne (scanners 3D, CFAO…) qui améliore sa productivité (et sa qualité clinique) de manière très importante. Enfin, le milieu médical est par nature méfiant par rapport à la culture d’entreprise, l’efficience, la performance, la productivité… souvent analysée comme autant de concessions à la qualité des soins. Enfin, les assurances publiques obligatoires ont pour conséquence un plafonnement du prix de certains actes (les plus courants) entrainant, par compensation, ainsi l’augmentation incontrôlée des actes « libres » (implants, couronnes et autres actes plus récents). La stratégie des syndicats professionnels est de demander l’augmentation du remboursement des assurances publiques, ce qui est contraire aux tendances lourdes des politiques publiques. 450 centres de soins, avec des chirurgiens dentistes salariés, représentent une alternative au libéral. Mais ces dentistes étant tous payés au pourcentage de leur CA, ces structures ne peuvent leur imposer des contraintes (procédures, méthodes…) et laissent se reproduire les comportements inspirés des libéraux.